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LE LOUVRE, le guide : « une école du regard »

De la collaboration entre notre maison et le musée du Louvre est née une publication originale, conçue comme un beau livre, qui renouvelle en profondeur le genre du guide. Dans une approche transversale, elle propose une promenade au cœur du musée, ponctuée de près de 400 sculptures, peintures et objets, sélectionnés parmi les 33 000 œuvres exposées. Un guide qui n’en est pas un, en somme, un fil rouge plutôt, selon une vision très vivante qui fait du musée, un voyage jamais achevé, toujours recommencé.
Enzo Dizarn, responsable d’édition, Aurélien Farina, graphiste, et Hugues Charreyron, responsable de fabrication, nous révèlent les coulisses de la création de cet ouvrage de référence, où s’exprime, sous la plume de Dominique de Font-Réaulx, son autrice, la vision de la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars.

Visiteur tenant le nouveau guide du Louvre devant le Scribe accroupi
LE LOUVRE le guide © MyPhotoAgency

Resté longtemps à l’étude, le projet de refonte du guide du Louvre a enfin abouti, après une pleine (et passionnante !) année de travail pour concevoir, écrire et fabriquer un nouveau guide officiel, qui vient aujourd’hui remplacer la précédente version, de 2005.
« Ce guide traduit avant tout le projet de Laurence des Cars pour le Louvre, dont la vision du musée est orientée vers un dialogue plus nourri entre les œuvres des différents départements de l’institution, qu’elles appartiennent ou non à la même époque ou à la même zone géographique, explique Enzo Dizarn. Pour la présidente du Louvre, ce mélange de genres, de matières et de temps, contribue à rendre les œuvres d’art vivantes, et fait du musée “une école du regard”. »

Dominique de Font-Réaulx, dans son bureau du musée du Louvre
Dominique de Font-Réaulx, dans son bureau du musée du Louvre

« Elle en a confié l’écriture à Dominique de Font-Réaulx, conservatrice générale au Louvre, chargée de mission auprès de la présidente-directrice, avec qui nous avons étroitement collaboré. Au cours de réunions de travail réunissant l’ensemble de l’équipe autour de Dominique, nous avons tracé, à partir de l’orientation générale, de nombreuses hypothèses afin de dégager la structure éditoriale, définie selon trois axes : un texte principal littéraire et chronologique, scandé, d’une part, par onze “capsules temporelles” mettant en relation des œuvres d’origines très différentes, mais créées à la même époque, et, d’autre part, par des pauses poétiques qui, en rassemblant citations et images autour d’un thème humaniste, créent des rencontres sensibles inattendues. Présent à chaque étape de l’élaboration, Aurélien Farina a réfléchi à des solutions visuelles propres à traduire ces différentes déclinaisons de l’idée de transversalité. »

Double-page d’une « capsule temporelle »
Double-page d’une « capsule temporelle »

L’horizon qui porte le regard
Désireux de nous éclairer sur la maquette qu’il a imaginée pour le guide, Aurélien Farina, à son tour, explique : « L’élément-clé est l’horizontalité du texte principal, une ligne de flottaison séparant les images des textes. Les pages sont construites, en bas, sur un flux de lecture chronologique, et, en haut, sur le déploiement d’images, comme une pellicule photographique qui se déroule jusqu’aux capsules temporelles. Le livre ménage ainsi, au sein de sa narration continue, des pauses visuelles à travers des regroupements d’œuvres de toutes origines et de toutes disciplines – des peintures, des sculptures ou encore des objets. »

Horizontalité du texte principal : une ligne de flottaison sépare les images des textes. En pied de page, un repère chronologique

Reprenant la parole, Enzo Dizarn précise : « Pour accentuer l’effet de transversalité, Aurélien a rassemblé les œuvres des capsules temporelles sur un fond noir, à l’effet disruptif : ces haltes iconographiques surprennent et éveillent la curiosité du lecteur. Les citations, aussi, rythment la lecture et sont suivies de doubles-pages plus contemplatives, construites sur une thématique humaniste, comme l’écriture, la nature ou encore le ciel ; ce sont des chocs visuels – un pur mélange de détails d’œuvres, de motifs qui se répètent ou se répondent – qui actualisent non seulement le mélange des techniques et des zones géographiques, mais aussi des temporalités. Tous les axes de la transversalité sont ainsi exploités. »

Vue du livre ouvert
Pause poétique, rassemblant citations et images autour d’un thème humaniste

Le regard, à l’école d’un beau livre
Sur les 8,9 millions de visiteurs accueillis au Louvre en 2023, 68 % étaient étrangers. Aussi, le guide sera traduit, cette année, en dix langues : autant de versions qui seront imprimées simultanément ; ce sont près de 80 000 exemplaires qui sortiront ainsi des presses : une gageure si l’on considère l’immense travail de traduction, de mise en page et de fabrication que cela implique.
Une attention toute particulière a été portée à la conception des couvertures de notre guide, là encore dans un esprit de transversalité, qui donne lieu à une proposition résolument singulière. Si la couverture du guide français capte l’attention grâce au regard bleu hypnotique du Scribe accroupi, les couvertures des autres versions seront illustrées par d’autres regards, empruntés à autant de chefs-d’œuvre dans un riche et subtil jeu d’échos.

Détail de couverture de la publication LE LOUVRE le guide

« Il faut souligner trois éléments en adéquation avec l’écrin que constitue la couverture : le format du volume, bien sûr, plus petit, plus léger et plus maniable que celui de l’édition de 2005, et le choix de l’offset, papier proposant une expérience de lecture différente, plus intime, plus chaleureuse, et dont le rendu chromatique n’a rien à envier à celui du couché, utilisé dans l’édition précédente ; enfin, la reliure Flexibook permet d’avoir un ouvrage relié avec une couverture fine, et de faire ainsi de ce guide également un beau livre, à garder pour soi ou à offrir », complète Hugues Charreyron, le responsable de fabrication de notre maison.

Ce guide littéraire invite à la flânerie, éveille la curiosité. « C’est le Louvre qui se raconte, conclut Enzo Dizarn. Les œuvres sont mises en relation, racontées parallèlement à l’histoire du musée et à celle de ses collections. Le livre va au-delà de la simple description. Il reflète la vie du lieu comme l’aspiration universaliste du Louvre. Il vise aussi à incarner la vision contemporaine de Laurence des Cars : notre rôle d’éditeur est de traduire au plus juste et de porter ce message, de le rendre graphiquement accessible et intelligible. »