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L’invité des éditions : Darco

Tous les mois, les éditions invitent une personnalité à choisir un ou plusieurs titres parmi leur catalogue. La sélection et les commentaires livrés par cet invité éclairent sans nul doute sa personnalité : « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. » (François Mauriac)

La sélection de Darco :
Il est artiste peintre et l’un des pionniers du graffiti. Pour notre maison d’édition, il a conçu la couverture, la jaquette et le packaging de la version collector du catalogue Hip-Hop 360 : une œuvre originale en tirage limité, qui accompagne l’exposition éponyme à la Philharmonie de Paris.

Ultime combat. Arts martiaux d’Asie. Le catalogue de l’exposition au musée du quai Branly – Jacques Chirac (qui s’est achevée le 16 janvier 2022).

« J’aime les beaux livres d’images. J’apprécie autant le contenu que l’objet, qui peut être noble.
Voici un catalogue qui m’a impressionné par sa facture, la technique de sa fabrication, le choix du papier. Il reproduit certaines grandes affiches de cinéma placardées sur les murs des rues de mon enfance, et réveille des souvenirs.
Je me suis intéressé très tôt aux arts martiaux, qui ont influencé mon rapport à l’espace et, au-delà, mon travail. Je peins à la bombe et je projette de la peinture sur un support, sans avoir de contact. Je cherche le geste parfait, à la fois spontané et technique, entre geste martial et artistique. Une chorégraphie en quelque sorte. »

 

Kupka. Pionnier de l’abstraction. Le catalogue de l’exposition aux Galeries nationales du Grand Palais (2018).

« C’est l’histoire de Kupka qui m’intéresse, plus que ses œuvres. Le catalogue présente bien l’évolution de son travail, peut-être méconnu du grand public. Ce qui m’intéresse, c’est cette évolution du figuratif vers l’abstraction totale.
Dans mon travail d’artiste, mon but n’est pas de garder une lettre pour qu’on puisse la lire, mais d’en faire une image esthétique. Je prends un symbole, un alphabet, et je les transforme pour les rendre totalement abstraits. »

 

Hergé. Le catalogue de l’exposition aux Galeries nationales du Grand Palais (2016).

« Le catalogue n’est pas juste un énième livre sur Hergé. J’admire sa facture avec une couverture très épaisse, des changements de papiers, des zooms sur les dessins et les croquis.
Ce catalogue m’a fait voyager et m’a rappelé l’ambiance des bandes dessinées de Tintin, que j’adorais lire, enfant. Mes premières BD m’ont conduit au dessin et m’ont intéressé à l’histoire, car Tintin et ses amis traversent des moments-clés du xxe siècle. La lecture des BD m’a aidé aussi à apprendre le français, quand je suis arrivé en France, tout petit ! J’aime la ligne claire d’Hergé ; ce trait de contour qu’on retrouve dans le graffiti, dans les dessins des lettres. Cela a dû sans doute influencer mon éveil artistique.
L’expression visuelle a toujours été mon langage, mon refuge. Là où je me sens le plus à l’aise. Tout gamin, je dessinais partout. Je ne m’ennuyais jamais… Je m’asseyais et je dessinais là où je pouvais, en débordant toujours sur les tables, les murs. Peindre son environnement fait partie de l’être humain. C’est un instinct, une partie de l’humanité. Chez moi, c’est naturel ! Les villas romaines, les tombeaux égyptiens, l’art pariétal des grottes : on retrouve toujours des images et des couleurs incroyables sur des lieux fréquentés.
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