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En avant les histoires… de l’art ! La devise Playmobil® inspire un nouvel album jeunesse

Intéresser et initier les enfants à l’histoire de l’art à l’aide de petites figurines sans nez, aux yeux tout ronds et au carré net, tel est le pari audacieux du nouvel album jeunesse des GrandPalaisRmnÉditions. Rédigé dans un style alerte par Clémence Simon – pour laquelle « l’art peut être impressionniste, mais pas impressionnant » –, il offre au regard des jeunes lecteurs les plus célèbres chefs-d’œuvre de la peinture, réinterprétés de façon insolite, par l’artiste Pierre-Adrien Sollier : les personnages qui en sont les sujets sont remplacés par… des figures Playmobil® !
Dans un extrait de la publication, Sophie Laporte, directrice des GrandPalaisRmnÉditions, relate sa rencontre singulière avec l’artiste peintre dans son atelier parisien.

Pierre-Adrien Sollier dans son atelier, 2022

« Perchés sur leurs chevalets, nous toisent un Bacchus de Caravage, un Autoportrait d’Albrecht Dürer et une Marie-Antoinette d’Élisabeth-Louise Vigée-Le Brun. Quel singulier accrochage… À y regarder de plus près, par-delà les époques de la peinture, un fil relie ces œuvres et nous les rend tout de suite familières : surprise ! Des personnages Playmobil® se sont glissés à la place des modèles d’origine !
Ainsi se dévoile l’atelier du peintre Pierre-Adrien Sollier, baigné d’une lumière fine en ce Paris temps de pluie. Partout des toiles de tous formats complètent cette galerie fantastique où sont convoqués les chefs-d’œuvre de la peinture.

La Laitière, de Johannes Vermeer (1660) au Rijksmuseum ; La Laitière, de Pierre-Adrien Sollier

Comment cette idée est-elle venue à Pierre-Adrien ? C’est une question qu’on lui pose souvent ! Certes, encore étudiant à la Saint Martin’s School of Art, de Londres, il y a bien eu ces story-boards animés qu’il concevait à l’aide des célèbres figurines, pour réaliser ensuite des animations en 3D.
Mais son premier amour était bien la peinture (classique). Tombé dans la marmite à l’âge de 12 ans, il n’a depuis plus jamais lâché ses pinceaux. Dans L’Atelier Bleu Martenot, de Colombes, ville où il a grandi, il s’initie d’abord à la peinture à l’huile par un patient travail de copie. Avide de pousser plus loin la technique, il fait ensuite une rencontre décisive, celle de Jean Borelli, expert en nature morte. Illusionnisme virtuose et goût du jeu, voilà de quoi fasciner le jeune homme, qui progresse vite, apprivoisant la peinture acrylique comme la mise en place de la lumière. C’est ainsi qu’il poursuivra sa formation par des études d’art à l’Atelier de Sèvres, puis à l’École d’art publique de la Ville de Paris et à Londres, enfin.
De retour en France, sans « renier ses classiques », dont il a tant appris, Pierre-Adrien regarde aussi bien du côté des artistes émergents, du pop art ou du street art, tels que Takashi Murakami, Jean-Michel Basquiat, Superflat, le mouvement Geek, que de celui de la culture pop des années 1980, des mangas en passant par les comics et les B.D. Un joyeux pêle-mêle… et un choc des cultures dont Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault, œuvre romantique au parfum de tragique, ressort envahi par les fameux Playmobil®. Et leur éternel sourire de plastique d’offrir une métaphore à la pollution contemporaine : chronique d’un naufrage annoncé… À n’en pas douter, une image percutante et contemporaine, tandis que le détournement fait mouche.
Et c’est parti ! Première exposition personnelle à la galerie parisienne GAG (galerie des Arts graphiques), en 2011, et premiers succès, avant que ne vienne le buzz sur Internet et que ses œuvres ne s’envolent pour trois mois vers Séoul, en Corée du Sud, en 2015. »

Aujourd’hui, Pierre-Adrien Sollier termine dans son atelier la réinterprétation du Jardin des délices et de La Tour de Babel. Dans le prolongement des expositions présentées en Corée, il aimerait continuer à développer et à étoffer son musée nomade réalisé à partir des toiles Playmobil® : une manière humoristique et poétique de rendre l’histoire de l’art accessible aux enfants… tout autant qu’aux parents, parfois nostalgiques du sourire rassurant de ces figurines, pendant les après-midis créatives de leur enfance.