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Nouvelle coédition avec le palais des Beaux-Arts de Lille : un guide des collections adapté à la muséographie du xxie siècle

Le temps des temples de la culture réservés aux initiés et aux princes est révolu. Le musée est devenu l’écrin des arts au pluriel et place le visiteur en son centre. Le palais des Beaux-Arts (PBA) de Lille est entré dans cette nouvelle ère. Avec GrandPalaisRmnÉditions, il renouvelle le genre des guides de collections.

Adapter un guide à son musée nécessite de connaître son histoire et son projet, et le PBA de Lille a une place toute particulière dans l’univers des musées. « 60 % de primovisiteurs, 30 % de jeunes visiteurs de moins de 30 ans », annonce son directeur, Bruno Girveau. Le palais a réussi son pari d’entrer dans l’air du temps, en proposant un espace plus collaboratif, animé et expérientiel, où le visiteur est roi et la visite, une exploration.
« Nous n’avions plus de guide des collections et souhaitions un nouvel ouvrage qui rende compte des orientations du palais aujourd’hui. Il se devait d’accompagner et de refléter ce moment de l’histoire du musée. Ce qui a changé, ce ne sont pas les collections mais la manière de les valoriser, de les présenter et de les partager. Il fallait donc un guide avec une structure qui ne soit pas traditionnelle, des entrées différentes et surtout un ton moderne, accrocheur et un peu décalé. Comme celui qu’on emploie sur le site Web du palais et sur nos outils de médiation », raconte Bruno Girveau, qui, décidément, « détonne dans le milieu plutôt classique des conservateurs », selon le quotidien Libération (article du 1er février 2013).

« Pourquoi c’est connu ? »
L’équipe du musée avait remarqué le format et le ton singulier de la collection « Pourquoi c’est connu ? », de Vincent Brocvielle, parue aux GrandPalaisRmnÉditions. Les plus grands chefs-d’œuvre de nos musées nationaux y sont revisités : le lecteur suit le chemin qui les a conduits vers la notoriété, croisant petite et grande histoire, au fil d’anecdotes et autres quiz.
Sophie Zagradsky, responsable de l’édition, se souvient : « Nous avons ensemble contacté l’auteur, Vincent Brocvielle. Il avait déjà des commandes en cours, mais le sujet l’a vivement intéressé et il a glissé le guide dans son planning. Le travail a été long, car il a nécessité de suivre plusieurs pistes de réflexion et a impliqué de nombreux référents : les cheffes de projet, les conservateurs et conservatrices des différents départements du palais, la direction, nos éditions… Le palais travaille toujours en équipe et l’avis de chacun est précieux et écouté. L’édition a pris du temps pour aboutir mais a été, en fin de compte, très heureuse et conviviale. »

De page en page, de pas en pas
Un nouveau style tourné vers les publics, mais sans sacrifier la qualité scientifique des contenus, voilà la marque de fabrique du PBA de Lille aujourd’hui : « Un contenu simplifié mais pas simpliste ! »  Telle est l’ambition de ce guide, selon Bruno Girveau.
« Nous avons choisi la plume d’un auteur extérieur, un style journalistique, difficile à adopter pour les historiens d’art et les conservateurs. Nous souhaitions une belle vitrine de nos collections, accessible à tous. Pas de sommaire, ni de mentions qui rappellent les périodes artistiques des œuvres. Seule une introduction généraliste retrace l’histoire des collections et les enjeux contemporains. Comme un magazine, on peut le lire du début jusqu’à la fin ou ponctuellement. » Comme au musée, on peut retourner ou revenir sur ses pas, passer ou rester devant une œuvre et l’observer…
Le guide échappe à une structure traditionnelle et propose, de page en page, plus de 80 œuvres phares des collections, tous supports confondus, de la peinture au dessin, en passant par la sculpture et les objets d’art.
Enfin, une dizaine de doubles pages, proposant des approches thématiques spécifiques, rythment le fil de la lecture.

 

Une couverture lumineuse
Un chef-d’œuvre de Rubens, envisagé dans un premier temps pour la couverture, n’aurait représenté que trop partiellement les collections du musée. Sophie Zagradsky ajoute que « le vrai sujet, en réalité, c’est le musée ! Il s’agit d’un des plus importants de France, qui joue un rôle culturel vital dans la ville et sa région. Le bâtiment impressionne ; c’est un beau dialogue architectural entre un palais du xixesiècle et un bâtiment de verre ajouté à l’arrière dans les années 1990. Les recherches iconographiques se sont donc tournées vers des “portraits” du musée. Et les images des lustres monumentaux de l’artiste contemporain Gaetano Pesce qui ponctuent le hall d’accueil nous ont paru éloquentes. »

Le guide éclaire d’un nouveau jour le musée : à l’image de la suspension majestueuse illustrant sa couverture, il embrase le palais d’une lumière multicolore, éclairant ses hôtes au gré d’une promenade buissonnière sur le chemin de la connaissance et de la beauté.